Salaire minimum, indexation ou encore prélèvement à la source, le Grand-Duché est réputé pour être généreux avec ses salariés. Qu’en est-il réellement et comment fonctionne le système de salaire au Luxembourg ?
Pourquoi les frontaliers sont-ils si nombreux à affronter les embouteillages, à se serrer dans les trains et à franchir la frontière chaque jour, pour venir travailler au Luxembourg ? Pour les salaires bien sûr ! Du moins, en grande partie.
Alors, voilà un résumé des principales informations que vous devez connaître sur le sujet, si vous envisagez de venir travailler dans le pays.
Le prélèvement à la source sur les salaires
Si le prélèvement à la source arrive seulement en France, cela se pratique déjà depuis de nombreuses années au Luxembourg. Le système est bien accepté et contrairement aux idées reçues, ne dévoile pas toutes vos sources de revenus à votre employeur.
Concrètement, chaque mois le salaire que vous touchez est net. C’est-à-dire qu’il est diminué des cotisations sociales et des impôts que vous devez (la totalité pour un salarié célibataire et une partie pour un salarié marié).
Le taux d’impôt varie en fonction de la classe d’impôt à laquelle vous appartenez. Elle est déterminée par rapport à vos revenus et votre situation familiale.
Pour en savoir plus sur le fonctionnement des impôts au Grand-Duché, vous pouvez consulter le site du Guide des impôts.
→ À noter que l’on parle toujours de salaire brut au Luxembourg (lors d’une négociation par exemple), étant donné que le montant du net varie en fonction de la situation personnelle de chaque contribuable.
Quel est le montant du salaire social minimum ?
Comme dans la plupart des pays européens, le Luxembourg a fixé un salaire minimum. En réalité, il y en a deux : un salaire minimum pour les salariés non-qualifiés et un autre pour les salariés qualifiés.
Les montants ont d’ailleurs été revalorisés en août 2018 :
Salaire social minimum | Montant |
Non-qualifié à partir de 18 ans | 2.048,54 € |
Qualifié | 2.458,25 € |
De 17 à 18 ans | 1.638,83 € |
De 15 à 17 ans | 1.536,41 € |
Qu’est-ce que l’indexation des salaires ?
Au Luxembourg, les salaires et les pensions sont régulièrement adaptés à la variation des prix des produits de consommation. C’est ce que l’on appelle l’indexation des salaires. Le but étant de compenser la perte de pouvoir d’achat suite à l’inflation.
Ainsi, lorsque l’indice des prix à la consommation dépasse un certain seuil (la cote d’échéance), une indexation est déclenchée, c’est-à-dire que les salaires, traitements et pensions sont augmentés de 2,5 %.
La dernière indexation au Grand-Duché a eu lieu le 1er août 2018.
Combien gagne un frontalier au Luxembourg ?
Dernièrement, UBS a réalisé une étude qui plaçait la ville de Luxembourg en 3e position des villes aux salaires moyens les plus élevés (sur 77 villes à travers le monde) . Ce qui donne une idée du niveau des rémunérations. Mais bien évidemment, les salaires sont très variables en fonction du secteur d’activité, du poste occupé et de la taille de la société. Il est donc difficile de généraliser.
Pour avoir une idée des montants attribués aux travailleurs frontaliers, le Statec (Institut national de la statistique et des études économiques du Grand-Duché de Luxembourg) a récemment publié une étude sur le sujet.
Ainsi, en 2017, un frontalier français touche en moyenne 46.756 € par an, un frontalier allemand 53.956 € et un frontalier belge 56.532 €.
On constate que les frontaliers français gagnent environ 10.000 € de moins qu’un collègue belge et presque 7.000 € de moins qu’un Allemand. Selon l’institut de la statistique, cette différence s’explique par le fait que les frontaliers venant de France sont surreprésentés dans des activités moins bien rémunérées, comme l’horesca, le commerce ou le travail intérimaire.
Cela dit, malgré cette différence, passer la frontière pour venir travailler côté luxembourgeois reste tout de même financièrement intéressant pour une majorité de frontaliers !